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Grèves d'avril et mai 2003...
 
Le Nord Isère prépare le 6 mai :
Les Retraites...

  Retraites : Equité Public - Privé ?
 
  Régime minceur pour tout le monde !
 
Conséquence de la réforme dans le secteur privé (réforme Balladur /1993) :
  • Avant la réforme, les retraités touchaient en moyenne l'équivalent de 84% de leur dernier salaire net.
  • En 2000, ils n'en recevaient plus que 79%.
  • En 2020, ils ne devraient percevoir qu'entre 70% et 50% de leur salaire, selon le profil de carrière.
  • En 2040, on tomberait entre 68 % et 47% de leur salaire !
Conséquence de la réforme dans le secteur public telle que l'on nous la présente :
Murielle, professeur des écoles, 24 ans
à 60 ans, elle aura travaillé 36 ans.
Bilan : baisse de 390 € (=2558 francs) par mois soit 23 %.
(Salaire net au 11ème échelon de la classe normale)

  • Taux de la pension :
    législation actuelle : 36 x 2 = 72 %
    projet gouvernemental : (36 x 1.875) - (4 x 3) = 55.5 %
  • Montant de la pension :
    législation actuelle : 2384 x 72% = 1716 €
    projet gouvernemental : 2384 x 55,5 % = 1323 €
    Pour bénéficier d'une pension équivalente, il lui faudrait travailler 3 ans et demi de plus, soit jusqu'à 63,5 ans.
Petit argumentaire dérangeant :
L'attaque contre les retraites qui s'annonce nous est présentée comme une fatalité : le vieillissement de la population menacerait de faire exploser le système actuel, créerait une charge insupportable. Il faudrait réformer et savoir se sacrifier. Désinformation qu'il convient de contrer.
1/ La charge des retraites ne serait plus, à terme, économiquement supportable. FAUX !
  • Pour garantir les retraites à l'horizon 2040, il faudrait leur consacrer 18% du PIB, au lieu des 12% actuellement (6 points de plus).
  • Or, dans le même temps, au rythme de croissance, pourtant faible, des 40 dernières années, le PIB aura doublé!
  • De 1960 à 2000, la part du PIB destinée aux retraites est passée de 4,6% à 12%, soit 8 points de plus en 40 ans. Pourquoi ne pourrions-nous pas faire un effort moindre, dans le même laps de temps?
  • En 20 ans la part du PIB consacrée aux salaires a chuté de 11 points ! Il suffirait donc d'un rattrapage d'un peu plus de la moitié de ce que nous avons perdu, pour équilibrer les comptes.
  • Les 6 points de plus à consacrer aux retraites s'étaleraient sur 40 ans : cela revient à une augmentation de 0,37% par an des seules cotisations vieillesse.
Toutes ces données sont citées par le Conseil d'Orientation des Retraites (COR).
2/ L'évolution démographique serait une réalité contraignante. FAUX !
  • Tous les démographes affirment que les projections sont peu fiables : les taux de fécondité sont imprévisibles.
  • L'augmentation du nombre de retraités ne signifie pas l'accroissement du nombre d'inactifs : le rapport actifs/inactifs restera sensiblement le même, par diminution des jeunes inactifs.
  • Le nombre des actifs peut croître sensiblement si on s'attaque au chômage : cent mille emplois, c'est 1,5 milliards d'euros de recettes de cotisations. Calculez pour plus de 5 millions de chômeurs ! Au contraire, l'allongement de la durée du travail ne peut qu'augmenter le chômage.
3/ Il y aurait une injustice entre privé et public. FAUX !
  • L'âge moyen de cessation d'activité est de 57 ans dans le privé, le plus souvent par licenciement. Que le MEDEF commence par l'arrêt de la mise au rebut des vieux salariés, avant 60 ans.
  • Le taux de remplacement moyen en 1997 dans le privé était de 84% contre 78% dans le public. Mais les effets de la loi Balladur vont gravement dégrader la situation dans les années à venir.
  • L'équité veut que l'on revienne pour le privé à l'ancien régime (37,5 annuités, 10 meilleures années au lieu de 25). Utopique ? Non ! Cette mesure ne coûterait que 0,3% du revenu national par an.
4/ La retraite par capitalisation serait socialement bénéfique. FAUX !
  • Les petits salaires, engloutis par le coût de la vie, ne permettent pas la constitution d'un capital /épargne.
  • C'est une retraite-casino : la faillite d'ENRON a ruiné des dizaines de milliers de retraités. La stagnation actuelle de la bourse rend problématique le paiement des retraites à bon nombre de salariés anglais qui ont capitalisé.
  • Un système très cher : pour jouir à 65 ans d'une pension égale seulement à 66 % de son salaire, un employé britannique devrait allouer, dès 25 ans, un quart de son revenu à sa retraite !
  • La capitalisation, c'est la constitution de fonds de pension rapaces, investis dans les entreprises. Comme tous les capitaux, ils exercent une énorme pression à la rentabilisation : baisse des salaires et licenciements. Bien loin d'alléger la charge des actifs, le retraité devient le rival du salarié.
La concurrence se substitue à la solidarité.
5/ Une hausse du taux de cotisation portera atteinte à la compétitivité des entreprises. FAUX !
  • En 20 ans, la part des salaires dans la richesse créée par les entreprises a baissée de 10 points alors que dans le même temps la productivité du travail a augmenté de 50%.
  • Prêt de 20 milliards d'euros d'exonération de cotisations sociales pour les entreprises pour l'année 2002.
  • Concernant les cotisations retraites, le total des cotisations vieillesses payées par les entreprises est passé de 64% à 56% en 15 ans, alors que la part des salariés passait de 36% à 44%.
On le voit, l'avenir des retraites relève moins de la pyramide des âges que de la répartition de la richesse produite. C'est pourquoi, nous revendiquons :
  • 37,5 annuités de cotisation pour tous : public et privé, permettant l'obtention d'une retraite à taux plein : 75% du traitement brut mensuel des 6 derniers mois ou 75% du salaire brut mensuel des dix meilleures années.
  • Maintien du Code des Pensions.
Ce qui implique :
  • La remise en cause des mesures Balladur de 1993 dans le privé.
  • Le retrait des contre-réformes programmées par le gouvernement Raffarin dans le public.
Le saviez-vous ?
Les fonctionnaires ne perçoivent pas une " retraite " mais une pension.
Celle-ci, en vertu de l'existence du Code des pensions civiles et militaires, est prévue chaque année sur le budget de l'Etat, comme les traitements.
Nos pensions ne dépendent pas de l'abondement d'une caisse de retraite.
L'Etat doit à ses fonctionnaires leur pension pour laquelle ils cotisent tout au long de leur carrière.
En 2003, ce sont 34,4 milliards d'euros qui ont ainsi été budgétés. Sur cette somme, 9,4 milliards correspondent aux cotisations des fonctionnaires.
Le rapport Charpin indique qu'à l'horizon 2040, la part des pensions dans le PIB n'augmenterait que de 1,4 points (soit 0,035 point d'augmentation par an) : on est loin d' " une explosion des dépenses publiques rendant quasi-impossible l'élaboration du budget " !!!
le 26 avril 2003

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