Affichage complet du site
Grèves d'avril et mai 2003...
 
Déclaration de fin de manifestation du 19/05/03 à Grenoble.
 

Déclaration de fin de manifestation du 19/05/03 à Grenoble.

Nous sommes près de 40 000, rassemblés dans l'unité, salariés du public et du privé,
à l'appel de CGT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, SGEN-CFDT, PAS-Udas, pour défendre une société solidaire contre le libéralisme prôné par le MEDEF et le gouvernement.

Partout en France, les manifestations du 13 mai ont été massives. Plus d'1 million de personnes (60 000 à Grenoble) se sont retrouvées dans la rue, travailleurs du public et du privé, pour protester contre la politique du gouvernement sur les retraites.
Ce succès considérable est la preuve que le mécontentement est général et qu'il est désormais possible de faire reculer le gouvernement et de lui faire retirer ses projets.

Dans le secteur de l'éducation, la grève reconduite depuis le 6 mai s'est renforcée et se développe (de 50 à 83 % de grévistes aujourd'hui selon les catégories de personnels, nombre à préciser), écoles, collèges, lycées, services administratifs sont massivement en grève et souvent fermés.
Depuis le mois d'octobre, nous sommes mobilisés pour la défense du service public d'éducation, objet de nombreuses attaques du gouvernement (budget réduit, suppressions de postes, disparition des surveillants et aides-éducateurs, développement de la précarité, décentralisation...)

Alors que l'école doit permettre la réussite de tous les élèves et l'élévation du niveau de qualification des jeunes, c'est son démantèlement qui est programmé par la décentralisation :

  • Projet de transfert de 110 000 fonctionnaires de l'Éducation nationale (personnels techniciens et ouvriers de service, assistantes sociales, médecins scolaires et conseillers d'orientation psychologues) aux Régions et aux Départements.
  • Une remise en cause des missions de service public remplies par ces personnels qualifiés, dans les établissements scolaires, au sein des équipes éducatives.
  • La voie ouverte à la privatisation de certains services (restauration scolaire, entretien des locaux,…).
  • Le développement des inégalités sur le territoire entre collectivités riches et collectivités pauvres ainsi que l'augmentation des impôts locaux.
    Cette réforme constitue une menace contre l'unité du système éducatif dont les premières victimes seraient les jeunes et leur famille. Nous demandons son retrait sans conditions.

En refusant d'ouvrir des négociations salariales pour les fonctionnaires, en réduisant les effectifs, en décentralisant, le gouvernement se désengage de ses missions de service public accessible à tous et partout, il développe ainsi son orientation libérale de casse des solidarités.

Dans la même logique, il tente de réformer les retraites pour nous faire travailler plus longtemps pour une retraite plus faible.
Le gouvernement refuse de revenir sur les mesures Balladur qui dégradent profondément les retraites du privé. Il s'apprête à réformer fortement le code des pensions des fonctionnaires. Il prépare ainsi de nouvelles dégradations pour tous, dégradations aggravées pour les femmes qui sont poussées à rester au foyer, et remet en cause de fait le droit à la retraite à 60 ans.

Ces dégradations motivent la promotion de l'épargne retraite. Elles ouvrent la voie à une société plus inégalitaire, où la protection sociale dépend de la capacité à la payer, où l'épargne des plus hauts revenus est financée par l'ensemble des contribuables. Elles nous imposeraient une société du chacun pour soi et du risque reporté sur les salariés.

Pourtant d'autres choix sont possibles...
L'équivalence des droits des salariés du public et du privé a été assurée par des règles différentes jusqu'à ce que les réformes de 1993 et 96 dégradent profondément les retraites du privé. L'équité doit être assurée par le droit pour tous les salariés d'une retraite à taux plein à l'âge de 60 ans.

Avec demain 50 % de retraités en plus, il faut, pour garantir un haut niveau de retraite assurer la solidité financière du système. Cela exige une autre politique de l'emploi et des salaires, une autre répartition de la richesse nationale plus favorable aux salariés et aux retraités. Nous préconisons de réformer la contribution des entreprises de manière à tenir compte de l'ensemble des richesses créé par le travail. Nous préconisons de taxer les revenus financiers.

Parce que nous sommes massivement mobilisés pour demander le retrait du plan Raffarin-Fillon et obtenir de véritables négociations, nous refusons de céder sur le fond pour quelques miettes de forme :

Nos revendications pour tous les salariés, du privé comme du public :

  • la retraite à 60 ans à taux plein
  • un taux plein d'au moins 75 % des meilleures rémunérations d'activités, pas de retraite en dessous du SMIC
  • 37,5 annuités maximum de cotisations pour le public et le privé et en conséquence logique : abrogation des mesures Balladur de 1993
  • le rétablissement des possibilités de départ anticipé (ARPE dans le privé et CFA dans le public)
  • le maintien des bonifications liées aux enfants

Dans ce cadre, exigeons des droits nouveaux :
Par la prise en compte des périodes d'étude, de formation, de précarité, de chômage,
Par la prise en compte de la pénibilité du travail avec notamment la possibilité de partir dès 55 ans avec une retraite à taux plein.
Par la prise en compte des interruptions d'activité pour l'éducation des enfants.

Nous sommes massivement mobilisés, nous devons montrer maintenant notre détermination à faire reculer le gouvernement, tous ensemble, public - privé, durablement.


haut de page
retour à la page grèves